Empire Keshite
Climat et Géographie
​
Sühl, le continent Keshite, est situé en zone équatoriale. Il bénéficie majoritairement d'un climat subtropical sur son tiers Ouest et tropical dans ses régions Nord et Est. Seules ses terres les plus au Sud profitent d'un climat relativement tempéré.
Schématiquement, le continent se divise en trois grands territoires distincts - appelés Saâgs - délimités par des formations naturelles.
Le Saâg de Nib, dont l’essentiel des terres est occupé par le Grand Désert - foyer historique des nomades Suleks - est bordé à l’Est par la verdoyante chaîne des monts d’Ikeleh. C'est un territoire aride, dont la monotonie de sable n'est brisée que par de rares oasis, et qui abrite en son cœur l'antique Citadelle Sihn.
A l'Est, le Saâg de Shûr bénéficie d'un climat plus doux, et de terres riches et verdoyantes. On y trouve les antiques cités Keshites, ancrées au cœur de la savane telles des joyaux dans leur écrin.
Plus au Sud, au cœur du continent, les Terres Vierges d'Abaï sont occupées par une vaste jungle tropicale. C'est une région au climat humide, à la végétation dense et à la faune féroce.
​
Démographie
Deux peuples, morphologiquement et culturellement très différents, coexistent dans l'Empire : d'un coté les Suleks, originaires du Grand Désert, de l'autre les Keshites, issus des riches terres du Saâg de Shûr. Les deux peuplades totalisent approximativement 170 millions d'individus, avec un équilibre d'environ deux tiers de Keshites pour un tiers de Suleks.
Cette population se répartit de façon très hétérogène sur le continent. L'immense majorité - près de 100 millions d'habitants - se concentre dans le Saâg de Shûr avec une mixité presque parfaite. Les Terres d'Abaï de leur coté abritent environ 50 millions d'individus, pour la plupart des Keshites résidant dans de petites villes et villages en lisière de la jungle tropicale. Le Saâg de Nib quant à lui compte moins de 15 millions d'habitants, quasi-exclusivement d'origine Sulek.
​
Morphologie
Les Keshites ont la peau très mate, les yeux marrons, bleus ou verts, et les cheveux châtains ou noirs, raides ou bouclés. Ils ont souvent des lèvres fines et des traits anguleux. Comme les Egidéens, leur corpulence est globalement dans la moyenne.
​
Les Suleks ont une peau noire d'ébène, les yeux le plus souvent noirs ou marrons, et les cheveux noirs et crépus. Leur trait facial le plus caractéristique est leur nez, plus ou moins épaté. Leur corpulence est légèrement supérieure à la moyenne d'Aurilla, en particulier chez les nomades Suleks.
​
Langage
Le Keshite est la langue officielle de l'Empire, mais une multitude de dialectes régionaux persistent sur le territoire, notamment dans les régions les plus reculées du continent. Le Sulek, en particulier, est toujours très employé par les nomades du Grand Désert. Si l’Athaléen est largement maîtrisé dans les grandes cités, sa pratique est moins fréquente à mesure que l'on s'éloigne des centres urbains.
​
Culture et Société
​
L'Empire Keshite et la plus ancienne civilisation d'Aurilla, et son riche patrimoine historique, artistique et culturel fait la fierté de ses citoyens. C'est une nation profondément religieuse et traditionaliste, fortement imprégnée de Mahëlisme, et dont la structure sociale reste très patriarcale. Les femmes tiennent encore une place de second rang dans la société Keshite, et n'accèdent que très rarement à des postes à responsabilité.
Les Keshites cultivent l'art de manier le verbe et les idées, et l'on retrouve ce goût pour les joutes oratoires dans toutes les strates de la société. L’élite intellectuelle de l'Empire est d'ailleurs particulièrement friande des longues rencontres philosophiques qui prennent place dans les salons raffinés de la capitale, et cette éloquence presque naturelle explique probablement pourquoi l'Empire produit quelques uns des meilleurs diplomates d'Aurilla.
A un niveau plus populaire, les rencontres sportives sont également très suivies, en particulier les compétitions de Spinball et les combats d'arènes, qui, même s'ils ne sont qu'une pâle copie des combats de gladiateurs d'antant, n'en restent pas moins des spectacles violents particulièrement appréciés des Keshites. Les divertissements plus subversifs - comme les jeux d'argent ou la prostitution - sont officiellement prohibés par décret Impérial.
On trouve néanmoins des maisons closes et des salles de jeu clandestines un peu partout sur le territoire, très souvent tolérées par les autorités, en particulier dans les régions les plus rurales.
Les grandes cités Keshites sont généralement des villes spacieuses, hyper-technologiques, dont l'architecture moderne s'intègre harmonieusement aux bâtiments traditionnels et aux édifices historiques. Les citoyens accèdent au meilleur de la technologie, et la médecine Keshite est probablement la plus en pointe d'Aurilla. Dans les grands centres urbains, la vie quotidienne est fortement cadrée par un corpus de traditions et de règles tacites très contraignantes, souvent difficiles à appréhender pour un étranger, et qui définissent la place de chaque citoyen dans la société. Celle-ci est segmentée sous forme de Castes, dont les plus influentes (comme celles des Négociants, des prêtres Hânuri ou des hauts fonctionnaires d'État) sont souvent accaparées par la petite noblesse Sulek, qui monopolise encore les postes les plus convoités de la société. L'appartenance à une Caste, quelle que soit son rang, est souvent une source de fierté, mais c'est aussi un carcan social dont il est difficile de se défaire. Cette société conservatrice, en apparence toute en retenue, pousse souvent les citoyens les plus fragiles aux limites de l'aliénation, et constitue un véritable terreau pour les exutoires les plus déviants.
Dans les villes provinciales et les régions plus rurales, cette culture conformiste, même si elle persiste, est tout de même nettement moins marquée. La vie s'y écoule paisiblement, bien loin des luttes d'influence qui caractérisent la proximité des pouvoirs centraux. Si l'accès aux soins et à l'éducation reste d'un niveau toujours convenable, les technologies et le matériel du quotidien sont souvent datés, voire obsolètes. Dans les régions les plus isolées, comme au cœur des Terres Vierges d'Abaï, l'accès au Réseau est souvent impossible.
La société des nomades Suleks - qui passent pour manquer cruellement de raffinement auprès du reste des citoyens de l'Empire - est radicalement différente de celles des Keshites. Les nomades forment une société peu structurée, souvent collectiviste et pragmatique, façonnée par les rudes contraintes de la vie dans le Grand Désert bien plus que par les conventions sociales. Et si les Suleks reconnaissent l'autorité de l'Empereur, ils rejettent l'hyper-segmentation de la société Keshite et son carcan de traditions pour mieux embrasser les leurs.
Peuple nomade par excellence, les Suleks s'organisent en communautés de quelques dizaines à plusieurs centaines de membres, dont l'unité de base est le cercle familial. Chaque clan possède ses propres rites et codes, mais tous s'organisent généralement autour d'un Chef - dont la charge est héréditaire - d'une Guérisseuse et d'un Navigateur. La vie nomade est rythmée par les événements de la vie (naissances, mariages, décès, construction d'une nouvelle barge), qui sont souvent l'occasion de sédentariser la communauté dans une oasis pour plusieurs jours de fête.
​
Les Sihns
L'antique ordre des Sihns reste, aujourd'hui encore, une énigme.
La Citadelle, découverte il y a près d'un millénaire par les nomades Suleks, est à ce jour l'unique foyer connu de l'ordre. C'est au cœur de ses fortifications, nichées au plus profond d'une oasis verdoyante du Grand Désert, que les jeunes apprentis suivent la sévère formation qui doit faire d’eux des Sihns accomplis. Les membres de l'ordre y perpétuent une vie austère, en autarcie totale, subsistant de la culture de leurs terres et des quelques offrandes Suleks. Selon la légende, la tour centrale abrite les quartiers du Sihnarque, l'énigmatique maître de l'ordre, dont l'actuel représentant serait presque centenaire.
Les terres occupées par l'ordre sont souveraines, conséquence d'un accord - toujours en vigueur - passé avec l'Empereur lors de la révolte Keshite de 563. Un autre volet de cet accord impose que tous les orphelins de sexe masculin nés sur le continent soient remis à la Citadelle à l'âge de 7 ans, permettant ainsi à l'ordre d'assurer le renouvellement de ses effectifs. Pour les Suleks, c'est même un honneur de remettre l'un de leurs orphelins à la Citadelle, et l’événement fait toujours l'objet d'une cérémonie solennelle.
Les relations entre les Sihns et les Keshites sont extrêmement ambiguës : a la fois craints et respectés, les membres de l'ordre bénéficient d'une aura presque mystique auprès des citoyens de l'Empire. Les Suleks, eux, semblent éprouver une admiration sans borne pour les Sihns, qui confine parfois à la vénération. Certaines communautés effectuent d'ailleurs des pèlerinages annuels jusqu'au Pilier, un étrange monolithe d'obsidienne dressé aux abords de la Citadelle, qui fait office de lieu de célébration (et de limite à ne pas franchir).
Si par le passé les Sihns menaient une vie extrêmement recluse, l'ordre a décidé, pour une raison inconnue, d'essaimer sur toute la surface d'Aurilla à la fin de la Guerre Totale. On retrouve désormais ses membres aux cotés des personnalités influentes des trois continents, auprès desquels ils jouent le rôle de proches conseillers et de gardes du corps. Les contreparties exactes reversées à l'ordre par les bénéficiaires d'un Sihn ne sont jamais claires, mais vont certainement au delà de simples compensations financières.
​
Religion
A l'exception du Mahëlisme, qui est la religion d'état, toute autre forme de culte est proscrite dans l'Empire. Les Keshites - et les étrangers - sont libres de ne pas pratiquer le Mahëlisme, mais ils doivent tout de même se conformer aux lois et décrets édictés par l'Empereur, eux-mêmes souvent fondés sur des prescriptions religieuses.
Les officiants du Mahëlisme sont les Hânuris, les prêtres de Mahalis, dépositaires de la parole divine dans l'Empire. Ils officient un peu partout sur le continent, dans des temples dédiés au Dieu unique, dont les minarets culminent souvent à des altitudes vertigineuses. Les fidèles s'y pressent chaque dimanche, les bras chargés d'offrandes, pour une matinée de prières et de célébrations.
​
Economie, ressources naturelles et énergie
A l'inverse de l'Egide ou de la Fédération, l'Empire Keshite ne dispose d'aucune ressource naturelle stratégique. L'agriculture est présente dans l'Est et le Sud du continent, mais les terres souvent arides n'offrent que de faibles rendements agricoles. De même, les monts d'Ikeleh abritent quelques gisements fossiles et miniers, mais leur production reste insuffisante pour répondre aux besoins toujours croissants de l'Empire.
La nation, qui importe l'immense majorité de ses matières premières depuis l'Egide, compense ce volet déficitaire de sa balance commerciale par l'exportation de produits à forte valeur ajoutée. L'Empire est d'ailleurs la nation qui possède la plus forte concentration d'entreprises de hautes technologies, et les Corporations Keshites sont souvent leader dans des domaines comme l'ingénierie génétique, la robotique ou la cybernétique.
Le cadre législatif particulièrement permissif de l'Empire Keshite permet à sa capitale, Ségul, de tenir le rang de première place financière d'Aurilla. Par ailleurs, le Nord du continent, grâce à son climat particulièrement ensoleillé et son riche patrimoine historique et culturel, est la première destination touristique de la planète. Globalement, l'Empire - et en particulier le Saâg de Shûr - est une nation riche et prospère qui brasse énormément de capitaux étrangers.
Sur le plan énergétique, le continent dispose du plus grand parc nucléaire d'Aurilla, ce qui le rend fortement dépendant de l'Isothorium Fédéré. Le gouvernement Keshite cherche néanmoins à s'en affranchir en exploitant les énergies renouvelables disponibles en abondance sur le territoire. Ainsi, depuis quelques années, de fantastiques champs de panneaux solaires et d'éoliennes sont érigés un peu partout dans l'Empire, en particulier en bordure du Désert de Nib, au grand désespoir des nomades Suleks.
​
​
Les Joyaux du Désert
​
Il y a près d'un millénaire, les Suleks découvraient de riches gisements de pierres précieuses au cœur des régions rocheuses bordant le Grand Désert. Ces richesse allaient leur permettre de mener leur célèbre révolte et de prendre pour un temps les commandes de l'Empire. Et aujourd'hui encore, les frontons de certains bâtiments antiques de la capitale sont ornés de somptueux joyaux, témoignages d'une époque révolue ou les diamants et les émeraudes irriguaient l'Empire.
De nos jours, si la plupart de ces gisements sont depuis longtemps épuisés, il arrive parfois que de nouveaux filons soient découverts dans des régions reculées du Grand Désert. C'est alors l'occasion d'une véritable ruée vers l'or de populations opportunistes appâtées par le gain. Et l'arrivée de prospecteurs à la morale parfois douteuse est souvent source de vives tensions avec les nomades Suleks.
​
Transports
Le Saâg de Shûr dispose d'un dense réseau de routes et de voies ferrées, très comparable à l'Egide. Les véhicules y sont modernes, le plus souvent équipés de piles à combustible. On y trouve aussi quelques véhicules à technologie MHD, bien que rarement employés dans les régions arides en raison des risques d’avaries associés aux particules de sable. La plupart des métropoles disposent d'un aéroport pour les vols intérieurs, tandis que les vols internationaux transitent majoritairement par Ségul, Almir et Jalad.
Dans les Saâgs de Nib et d'Abaï, la situation est évidemment très différente. La jungle d'Abaï est une contrée inextricable, ou les déplacements se font le plus souvent à pied, a dos de cheval, parfois en quad ou en pirogue le long des cours d'eau. Dans les régions alentours, le terrain fortement accidenté rend les routes difficilement praticables, et les rares véhicules capables d'y circuler sont souvent vieillissants. C'est le royaume du système D et du bricolage, et il n'est pas rare d'y croiser des cavaliers ou des voyageurs à dos de chameau.
Dans le Désert de Nib, les nomades Suleks se déplacent en caravanes de «â€¯Glisseurs », des embarcations de dimensions très variables propulsées par les vents sur le sable du Grand Désert. Les étrangers souhaitant traverser le territoire Sulek utilisent parfois des traceurs à chenille, de robustes véhicules monoplaces conçus pour se déplacer rapidement le long des dunes.
​
​
Les Glisseurs Suleks
​
Les nomades Suleks sillonnent le Grand Désert au moyen de barges glissantes, de larges embarcations capables de se mouvoir sur le sable grâce aux vents, et qui font office de moyen de transport autant que d'habitations. Ces barges sont réellement fondamentales dans la culture nomade, et leur équipage est le plus souvent composé de membres d’une même famille, qui se transmettent ces navires de générations en générations à l'occasion de cérémonies solennelles.
Autrefois, les barges étaient faites de Bokun, un bois rare, proche du balsa, que l'on ne trouve qu'en lisière du Désert de Nib. Même si, aujourd'hui encore, certaines tribus continuent à utiliser des barges traditionnelles, la plupart des embarcations modernes sont désormais faites de métaux légers comme l'aluminium ou le titane. Seule la coque externe est encore couverte de lattes de Bokun, afin d'assurer une parfaite glisse de la barge sur le sable fin du Grand Désert.
Tous les glisseurs sont munis d'un assemblage complexe de voiles aux dimensions variées, disposées à l'avant et sur le pourtour de l'embarcation, et rattachées à la coque par des câbles et des mandrins mobiles. Lorsqu'elle est en mouvement, la barge glisse avec aisance et élégance sur le sable fin, et peut être manœuvrée en jouant sur la prise au vent des voilures. Malgré leur taille souvent imposante, les barges sont des embarcations extrêmement agiles, pouvant atteindre par grand vent des vitesses supérieures à 60 Km/h.
​
Les nomades sillonnent souvent le désert pendant de longues journées, parfois même la nuit. Lorsqu'ils se sédentarisent, c'est habituellement aux abords d'une oasis pour effectuer des réparations, commercer ou fêter un événement important de la vie. La disposition des barges (alignées, en cercle, en triangle, en carré...) traduit généralement l'humeur de la communauté ou le motif de l'escale.
Aujourd'hui, l’origine du mode de vie nomade des Suleks reste encore un mystère. Certains pensent qu'ils sillonnent le sable à la recherche des derniers gisements de pierres précieuses du Grand Désert. D'autre qu'ils guettent la venue d'un nouveau messie, comme Mahalis en son temps, qui fut sauvé du désert par les nomades. Certains, enfin, pensent tout simplement qu'ils ne font que perpétuer la tradition.
La vraie raison est sans doute connue des seuls Chefs de clan, qui se réunissent tous les cinq ans dans un lieu secret du Grand Désert pour y faire un bilan de leurs recherches.
​
Politique et gouvernement
L'Empire Keshite est - officiellement - une monarchie parlementaire dirigée par un Empereur, dont la fonction se transmet de manière héréditaire. En 1173, l'Empereur est un homme de 32 ans, Alham Laun-Seh, de la dynastie des Laun-Seh, qui siège, comme ses prédécesseurs, au Palais Impérial de Ségul, la capitale Keshite.
Même s'il dispose théoriquement de l'ensemble des pouvoirs exécutifs, l'Empereur a le plus souvent un rôle de représentation. Lorsqu'il s'implique dans la politique générale de l'Empire, il est toujours épaulé - certains diraient surveillés - par une kyrielle de conseillers politiques, juridiques, économiques et militaires.
Les plus importants sont les Consuls, des plénipotentiaires chargés d'administrer les Saâgs. Ce sont les personnalités les plus puissantes du continent derrière l'Empereur, et ce sont surtout les véritables dirigeants de l'Empire. Directement nommés au plus haut niveau de l'état, ils ne répondent de leurs actes que devant l'Empereur, et disposent des quasi-pleins pouvoirs sur leur territoire. Les Consuls les plus influents sont ceux des Saâgs de Shûr et d'Abaï. Le Consul de Nib ne dispose de quasiment aucune autorité sur les nomades Suleks, et joue essentiellement un rôle de liaison avec la capitale Impériale.
Le système législatif est aux mains d'un Concile dont le rôle se borne à formaliser les grands principes juridiques édictés par l'Empereur et ses Consuls. Son autonomie est par conséquent extrêmement limitée, et ses membres, désignés par édit Impérial, sont très loin de pouvoir constituer une force d'opposition au gouvernement.
​
Le régime Impérial
Depuis la fin de la Guerre Totale, le régime Impérial Keshite adopte une trajectoire particulièrement autoritaire. Et bien qu'il n'existe pas à proprement parler d'opposition politique dans l'Empire, plusieurs mouvements contestataires sont apparus pour protester contre l'oppression Impériale. Les plus modérés revendiquent plus de représentativité populaire au sein du gouvernement, tandis que les plus radicaux réclament - parfois avec violence - la destitution pure et simple du pouvoir Impérial et l'adoption d'un régime démocratique. Et ces groupuscules activistes, qui trouvent un écho favorable chez les citoyens les plus jeunes, sont de plus en plus influents, et entretiennent des tensions qui poussent le régime à déployer toujours plus de mesures liberticides.
​
En effet, l'Empereur et son entourage, qui craignent de plus en plus la menace d'un mouvement insurrectionnel, mettent en œuvre de nombreuses mesures coercitives pour limiter la diffusion de ces idéologies : la communication politique est contrôlée, les rassemblements populaires sont interdits et les activistes identifiés sont étroitement surveillés par les services de renseignement Keshites. Récemment, plusieurs leaders d'opinion ont d'ailleurs été victimes de décès suspects, que certains n'hésitent pas à qualifier d'assassinats préemptifs commandités par le régime Imperial.
Aujourd'hui, ce contexte politique particulièrement explosif pourrait bien conduire un jour au soulèvement de la société Keshite. Et il n'est pas impossible que ces tensions soient entretenues par des proches de l'Empereur qui ambitionneraient de renverser son autorité pour mieux asseoir la leur.
​
Voir même, peut-être, pour prendre les commandes de l'Empire.
​
Forces de l'ordre
L'Empire est une nation fortement policée et à l’idéologie particulièrement répressive. Les forces de l'ordre, placées sous l'autorité directe de l'Empereur et des Consuls, sont omniprésentes dans les régions civilisées de l’Empire, en particulier dans le Saag de Shûr, et, dans une moindre de mesure, dans celui d'Abaï. Elles y exercent de nombreuses mesures de contrôle des populations comme la vidéo-surveillance ou les contrôles d'identité arbitraires, qui contribuent à étouffer la criminalité visible.
En règle générale, les effectifs des forces de maintien de l'ordre Keshites bénéficient d'une formation rigoureuse et d'un matériel moderne : tous les policiers en service sont équipés a minima d'un gilet pare-balles, d'une arme de poing, d'une caméra active et d'un oculaire à réalité augmentée en liaison permanente avec leur central de police. Ils sont par ailleurs épaulés par de multiples drones et véhicules autonomes, comme les emblématiques «â€¯unités de répression ». En cas de besoin, la plupart des postes de police disposent de véhicules d'intervention rapides, parfois à technologie MHD, leur permettant d'intervenir en quelques minutes sur n'importe quel site relevant de leur circonscription.
La juridiction des forces d'enquêtes judiciaires s'étend à l'ensemble du territoire Keshite. Il est donc théoriquement possible qu'un même groupe d'enquête puisse initier ses investigations dans un Saâg et les poursuivre dans un autre. Dans les faits, les enquêtes recouvrant un large périmètre géographique sont généralement partagées sur plusieurs commissariats de police. A cet égard, l'approche coopérative des forces de l'ordre Keshite est un modèle d'efficacité, là où, dans d'autres nations, les conflits de juridictions sont plutôt la norme. La Prédictive Criminelle ne fait pas encore partie de l'arsenal des forces de l'ordre Keshites, mais des négociations avec Macrolab sont en cours, et devraient aboutir à un déploiement rapide de solutions Prédictives dans les postes de police Impériaux.
Les conditions climatiques particulièrement difficiles du Grand Désert et la nature nomade des populations Suleks sont deux obstacles majeurs au maintien d'une présence policière efficace dans le Saâg de Nib. Ainsi, même si les Suleks relèvent de la juridiction des forces de l'ordre Impériales, ce sont le plus souvent les nomades eux-mêmes qui assurent leur propre sécurité.
​
​
Les unité de répression
​
Les unités de répression ont été conçues durant la Guerre Totale pour assurer la défense des cités Keshites contre l'envahisseur Athaléen. A la fin de la guerre, ces engins militaires ont été reconvertis dans les forces de police conventionnelles pour assurer le maintien de l'ordre sur le territoire Impérial. On les retrouve désormais un peu partout dans l'Empire, et plus particulièrement dans le Saâg de Shûr.
Ces unités se présentent sous la forme de véhicules blindés, capables de se déplacer rapidement sur terrain dégagé grâce à un train de huit roues motrices. En terrain accidenté, l'unité déploie huit larges pattes mécanisées qui lui permettent de franchir les obstacles avec agilité, ou d'emprunter des chemins autrement inaccessibles. C'est dans cette configuration que l'unité présente la silhouette arachnoïde caractéristique qui lui vaut le surnom de Kabbut (littéralement le «â€¯Tank araignée »).
Les unités de répression sont totalement autonomes, pilotées par une intelligence virtuelle (IV) dédiée au maintien de l'ordre, et équipées de plusieurs tourelles automatiques de gros calibre. Lorsqu'une unité est confrontée à un crime, l'IV bascule immédiatement en mode d’ «â€¯alerte répressive » et déclame d'une voix synthétique les sommations d'usage. Ce sont des engins froids et implacables, et refuser d'obtempérer à ce stade revient souvent à finir le corps criblé de balles.
Si leur fiabilité est aujourd'hui éprouvée, les premiers déploiements civils il y presque 15 ans ont néanmoins été source de plusieurs bavures, la faute à un étalonnage approximatif des premières IV. Ces accidents ont laissé des traces dans l'inconscient collectif Keshite, raison pour laquelle aujourd'hui aucun citoyen de l'Empire n’aime rester longtemps a proximité de ces machines.
​
justice
Dans les territoires urbains, la justice Keshite est rendue au sein de tribunaux aux périmètres bien délimités. Les juges Impériaux y ont toute latitude pour juger et prononcer des peines concernant les délits relevant du droit civil, commercial et administratif. En revanche, pour les crimes relevant du droit pénal, un jury populaire est souvent assemblé pour rendre un verdict aussi objectif que possible.
Dans les communautés les plus reculées, comme par exemple dans les Terres Vierges d'Abaï, la justice est beaucoup moins structurée. Dans ces provinces, le code juridique Keshite reconnaît l'existence de particularismes régionaux, et il n'est pas rare que l'issue de certains procès doive tenir compte de traditions historiques ou culturelles locales. Ce sont alors les Ethnolégistes, des légats Impériaux assermentés par l'Empereur, qui se portent garants du respect des traditions dans le cadre strict des lois Impériales.
Depuis les accords de 563, les nomades du Saâg de Nib ne relèvent pas du système juridique Impérial, et les communautés Suleks ont toute latitude pour rendre la justice selon leurs propres lois et traditions. En règle générale, c’est le Chef de la communauté, parfois assisté de quelques notables, qui officie en tant que juge. Les sanctions sont souvent sévères, allant de la mutilation à l'exil, et les crimes les plus graves comme le viol ou le meurtre sont généralement punis par la peine de mort.
​
Corruption
La corruption des fonctionnaires Impériaux est tellement banale qu'elle confine parfois au fonctionnement normal de la société Keshite. Il est en effet presque normal de distribuer quelques petits pots-de-vin aux fonctionnaires d'État pour, par exemple, esquiver un contrôle de police ou accélérer une procédure administrative.
Paradoxalement, ces petites compromissions n'entravent pas la confiance du peuple dans ses administrations. En réalité, cette «â€¯corruption ordinaire » n'est que très rarement subie : elle relève plutôt d'une tradition transverse à la société Keshite, une forme d’échange de bons procédés entre deux individus. Sous ses apparences de corruption active, il s'agit donc plutôt d'une entente tacite, parfaitement intégrée au fonctionnement de la société, et qui permet aux deux parties de s'assurer un bénéfice mutuel.
Au plus haut niveau de l'État, ce sont les petits arrangements politiques et le népotisme qui écornent l'intégrité du gouvernement, et il n'est par rare que des hauts fonctionnaires usent de leur influence pour attribuer de postes privilégiés à leurs proches. Mais là aussi, ces comportements, qui ont toujours existé dans les hautes sphères du pouvoir Keshite, semblent désormais trop ancrés dans la culture Impériale pour disparaître.
​
Forces armées
L'armée Keshite est une armée de métier, placée sous l'autorité directe de l’Empereur et des Consuls. Elle tient, par ses effectifs, le rang de seconde force militaire d'Aurilla, juste derrière celle de l'Egide. Néanmoins, sa supériorité technologique, conséquence d'un investissement massif dans les infrastructures militaires au sortir de la Guerre Totale, la place probablement à égalité en termes de puissance avec l'armée Egidéenne. Les aéronefs et les drones de combat Keshites, en particulier, comptent parmi les plus modernes et performants de la planète : c'est une armée qui s'est dotée de la capacité de frapper vite, loin, furtivement et fort.
Les corps militaires Keshites sont extrêmement disciplinés, bénéficient d’un entraînement rigoureux et sont équipés du matériel le plus récent. Certaines forces spéciales, comme les Hazifs, sont réputées pour leur capacités d'infiltration en territoire hostile. De même, le service de renseignement Keshite, le Nasra, fait figure de modèle d'efficacité auprès des autres nations.
Depuis la fin de la Guerre Totale, l'Empire Keshite prend très au sérieux sa sécurité intérieure, et son gouvernement semble déterminé à se constituer l'armée la plus puissante d'Aurilla. Ainsi, les militaires Impériaux collaborent étroitement avec des Corporations comme Organic Industries dans le cadre de programmes expérimentaux. Ces projets ultra-secrets, dont certains seraient déjà en phase d'expérimentation humaine, visent entre autres à développer des augmentations biologiques et cybernétiques destinées à améliorer l’efficacité opérationnelle des troupes Keshites.
​
​
Quelques exemples de prénoms Keshites :
Masculins : Adil, Ahmed, Alaam, Ali, Akil, Amir, Batal, Bilal, Borhene, Chaffer, Chafik, Dalil, Daoud, Demir, Driss, Elarabi, Eli, Fahdi, Faraj, Farid, Faris, Fehlid, Ghassan, Ghulam, Habib, Haaji, Haroun, Hashim, Hawad, Hilem, Jamal, Khalil, Kheder, Keerim, Madani, Malik, Nabil, Naceer, Nadir, Naeem, Nasseem, Nayir, Omaar, Ousmane, Rabah, Reyan, Reda, Saalif, Shaen, Sohaan, Sofiane, Tarek, Waalid, Yacine, Younes, Youssef.
​
Féminins : Alya, Amina, Anila, Anissa, Aycha, Baaya, Birna, Bouchra, Chafia, Dalila, Delina, Djamila, Donia, Esma, Fathia, Fida, Haana, Hiba, Husna, Jana, Kamila, Kadidia, Kenza, Kheddi, Leïla, Lina, Malika, Melina, Mouna, Nadia, Narimen, Naya, Nessya, Nora, Raania, Sadia, Samia, Samira, Sara, Tania, Yasmine, Yousra, Zafira, Zahra.
​
Quelques exemples de prénoms Suleks :
Masculins : Adewale, Alioune, Amadou, Akou, Ashanti, Baako, Badi, Baharat, Bakao, Bakar, Bogoma, Drabak, Fallou, Ganir, Hashaan, Imamu, Issa, Issaka, Jabar, Kalo, Kebe, Khemi, Kofi, Kwame, Mäar, Maba, Mapo, Maboko, Mahwete, Mawasse, Moussa, Mobo, Mosi, Naago, Nomba, Sakar, Sekou, Talib, Wagane, Wassour, Wassim, Yazid, Yogoba, Yombe, Zaki, Zuman, Zuba.
​
Féminins : Adia, Afia, Aina, Akoua, Assima, Athia, Bintou, Diouma, Elkia, Fallah, Iman, Jalia, Kanefer, Kalima, Kesi, Khadesa, Khoudia, Kimia, Kunto, Lissa, Madena, Makeba, Meïssa, Miharu, Naala, Nia, Nouha, Nuru, Nyelet, Rama, Salimata, Sanäa, Sauda, Seli, Siga, Shani, Soa, Soraya, Tabara, Tali, Talia, Tiaba, Tishala, Zalika, Zula.
​