Psioniques & Traqueurs
L'accident Psionique
3 Novembre 1170, 2h37 du matin.
Un éclair de lumière illumine le 12ème District de Tyrse, immédiatement suivi d'une détonation audible à travers toute la capitale. Un battement de cil plus tard, une onde de choc terrible balaye la cité : les sols se fissurent, les véhicules se soulèvent, le mobilier urbain est arraché de terre et des millions de vitres volent en éclat.
Les citoyens de Tyrse pensent d'abord à un nouvel attentat, mais les premiers secours parvenus sur site découvrent l'étendue réelle de l'horreur : le 12ème et une partie du 13ème District sont purement et simplement nivelés par l'onde de choc, leurs décombres jonchés de dizaines de milliers de corps. Et à l'épicentre de la détonation gît le cadavre d'un homme, que les forces de l'ordre Egidéennes identifient rapidement comme un marginal, mystérieusement disparu deux ans plus tôt, et répondant au nom de Kahn Kessler.
L'examen du site ne révèle aucune cause sensée à la violente explosion. Alors, les autorités finissent par envisager que, aussi inconcevable que cela puisse paraître, Kessler puisse être à l'origine du drame...
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L'enquête
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Très vite, les SSE se saisissent de l'enquête. Et, après trois longs mois d'investigations, l'agence découvre l’existence d’un projet eugénique, mené dans le plus grand secret par une petite entreprise de biotechnologies, Gentech, et dont Kessler était l'un des sujets d'expérience.
L'enquête prend une tournure dramatique lorsque les SSE entreprennent de perquisitionner les bureaux de Gentech à Tyrse : invoquant le droit au secret industriel, la direction s'oppose catégoriquement aux investigations et barre l'accès à son immeuble. En réponse, les forces de l'ordre se mobilisent et les bureaux de Gentech font l'objet d'un véritable siège urbain.
S'ensuivent deux jours de tractations infructueuses, à l'issue desquelles les SSE n'ont d'autre choix que d'employer la manière forte. Une escouade des Forces Spéciales d’Assaut force l'accès à l'immeuble, mais ses membres se heurtent très vite à la milice privée de Gentech, et l'opération tourne au bain de sang. Au même instant, le directeur de l'entreprise détruit l'essentiel des documents relatifs au projet Psionique avant de mettre fin à ses jours. Les analystes des SSE retrouveront son corps sans vie, au milieu de documents fragmentaires dont le contenu ne laisse qu'entrevoir la portée du projet eugénique.
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Le projet eugénique​
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Malgré le caractère extrêmement parcellaire des documents retrouvés au siège social de Gentech, les analystes des SSE sont tout de même parvenus à reconstituer les grandes lignes du projet eugénique.
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C'est autour de 1163 qu'une équipe de recherche de Gentech fait une découverte inattendue en étudiant le génome humain. La nature exacte de cette découverte reste à ce jour inconnue, mais elle apparait suffisamment extraordinaire pour qu'un programme de recherche clandestin soit initié par l'entreprise. Les premiers travaux débutent sur des modèles de primates, mais, très vite, la direction entérine les mise en œuvre d'essais humains. C'est ainsi qu'en 1166, une unité clandestine est chargée d'enlever des marginaux dans les rues de la capitale Egidéenne pour servir de cobayes au projet.
Entre 1166 et 1169 de nombreux sujets perdent la vie dans d'atroces expériences, aussitôt remplacés par de nouveaux captifs. Mais fin 1169, l'un des cobayes manifeste enfin de premiers pouvoirs psychiques. L'équipe de recherche décide alors d'appliquer leur protocole expérimental à une vingtaine de cobayes, qui, eux aussi, développent très rapidement de puissants pouvoirs. Les documents de Gentech rapportent des effets secondaires d'ordre psychologique, sans que leur nature ne soit clairement détaillée.
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Le projet eugénique prend fin la nuit du 2 au 3 novembre 1170, vers 1h du matin, lorsque le laboratoire clandestin est victime d'un disfonctionnement. Les documents de Gentech restent spéculatifs quant à son origine, évoquant une panne informatique, un incendie ou un sabotage. L'incident donne toutefois l'opportunité aux cobayes de se révolter : usant de leurs pouvoirs, ils massacrent le personnel du laboratoire avant de prendre la fuite dans les rues de Tyrse.
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Alertée de la situation, la direction de Gentech ordonne immédiatement le nettoyage du centre clandestin. En parallèle, des unités armées sont envoyées à la poursuite des Psioniques, avec l'ordre de les éliminer et de faire disparaitre les corps.
Ils n'en retrouveront qu'un seul : Kahn Kessler.
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Les SSE ne peuvent que spéculer sur la suite des évènements : vers 2h30 du matin, l'une des unités retrouve vraisemblablement le fugitif dans le 12ème District et engage l'affrontement. Kessler fait alors usage de pouvoirs mal maitrisés, provoquant sa mort, celle de ses adversaires et la destruction du quartier.
C'est son corps sans vie que découvriront les autorités Egidéennes à l'épicentre de la déflagration.
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Les SSE estiment qu'une vingtaine de cobayes Psioniques ont fuit les laboratoires de Gentech avec Kessler. Et les bribes de données issues de l'entreprise n'ont jamais permis de déterminer leur identité. Tout laisse penser que la plupart des Psioniques ont quitté l'Egide pour rejoindre l'Empire ou - plus probablement - la Fédération. Pour une raison qui échappe encore aux autorités, ils semblent tous, pour le moment, vouloir conserver l'anonymat et vivre dans la clandestinité.
Leur emplacement n'est découvert que lorsqu'ils sont débusqués par un binôme de Traqueurs. C'est alors l'occasion d'une confrontation épique, ou la débauche des pouvoirs Psioniques rencontre la puissance brute des augmentations cybernétiques. Le plus souvent, ces affrontements brefs mais violents s'achèvent sans vainqueur, malgré parfois de nombreuses victimes collatérales.
Parfois, le Psionique y perd la vie. Les Traqueurs engloutissent alors son corps dans le brasier d'une grenade au phosphore blanc, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien d'identifiable. Les Traqueurs semblent ainsi tout mettre en œuvre pour effacer les traces de l'existence des Psioniques, ce qui les relierait peut-être à Gentech. A ce jour toutefois, les SSE n'ont établi aucun lien entre les Traqueurs et l'entreprise à l'origine des Psioniques.
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Plus rarement, le Psionique sort vainqueur de l'affrontement, parvenant parfois même à abattre l'un des deux Traqueurs. A ce jour néanmoins, son binôme a toujours emporté dans sa fuite le corps de son comparse, ce qui explique qu'aucun cadavre de Traqueur n'ait encore jamais été récupéré par une quelconque autorité.
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Aujourd'hui
Les Traqueurs
Les Traqueurs sont apparus en 1171, quelques mois seulement après l'accident Kessler. Personne ne sait qui, ni combien ils sont, d'où ils viennent, ou pour le compte de qui ils agissent. Les données les plus objectives les concernant proviennent de rares témoignages, souvent approximatifs et fragmentaires.
Les Traqueurs ne semblent agir que sous la forme de binômes aux aptitudes complémentaires. Ce sont des individus extrêmement discrets, qui interfèrent rarement avec la vie civile. Lorsque c'est le cas, c'est toujours pour mener une rapide enquête de proximité afin de confirmer l'identité de leur cible. Mais le plus souvent, leur présence dans une cité ou dans un quartier n'est découverte qu'au dernier moment, lors de leur confrontation avec un Psionique.
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Les rares personnes à avoir directement interagi avec un Traqueur parlent d'individus glaciaux, intimidants, déterminés et lourdement augmentés par la cybernétique. Les témoins de leurs affrontements décrivent des combattants terrifiants, capables de prouesses inhumaines face aux pouvoirs déchainés des Psioniques.
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Les Traqueurs interviennent indifféremment en Egide, dans l'Empire Keshite et en Fédération. Ils agissent le plus souvent en marge des lois, et sont activement recherchés par les forces de l'ordre du monde entier. Pourtant aucun d'entre eux n'a jamais pu être intercepté : les Traqueurs semblent particulièrement bien renseignés, et leurs opérations millimétrées leur permettent d'échapper systématiquement aux autorités.
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S'il est presque certain que les Traqueurs dépendent d'une organisation puissante - probablement la seule au monde capable d'identifier avec précision l'identité des Psioniques - leur origine reste l'un des plus grands mystères contemporains. Leur affiliation fait d'ailleurs l'objet d'innombrables spéculations : certains pensent que des milliardaires philanthropes les financent pour protéger l'humanité de la menace Psionique ; d'autres les suspectent d'être à la solde de Gentech, qui chercherait à faire disparaitre les dernières preuves du projet eugénique ; d'autres encore imaginent qu'une organisation à l'idéologie suprémaciste a décidé d'exterminer ce qu'elle considère être des abominations...
De nouvelles théories fleurissent chaque jour concernant les Traqueurs, mais personne ne sait réellement qui commandite leurs actions.
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L'OREP
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Le drame de l'accident Kessler a profondément polarisé l'opinion publique vis-à-vis des Psioniques, en particulier en Egide. Les profils les plus radicaux estiment que les cobayes de Gentech sont, au mieux, une menace pour la sécurité publique, au pire des abominations à éradiquer sans délai. A l'inverse, une frange de la population témoigne d'une profonde fascination pour les Psioniques, et certains, qui voient en eux l'avenir de l'humanité, leur vouent même une forme de culte. D'autres, enfin, estiment qu'ils ne sont rien de plus que des victimes d'expériences Corporatistes, et qu'à ce titre, ils doivent être protégés.
Et bien entendu étudiés.
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C'est dans ce contexte qu'en 1171, une petite communauté d'universitaires Egidéens fonde l'Organisation pour la Recherche et l'Etude des Psioniques (OREP), qui s'affiche comme une structure philanthropique destinée à l'étude scientifique du phénomène Psionique. L'organisation s'illustre presque immédiatement en dévoilant l'existence d'un grave évènement, étouffé par les SSE : peu de temps après qu'il ait été transféré à la morgue de l'hôpital central de Tyrse, le cadavre de Kessler se serait volatilisé, sans que quiconque ne sache - officiellement - qui l'a dérobé...
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Bien que le corps de Kessler reste introuvable, ce coup d'éclat offre à l'OREP une visibilité unique qui lui permet de lever d'importants fonds privés. L'organisation décide alors de financer une vaste campagne destinée à retrouver les autres fugitifs. Elle s'appuie pour cela sur une armée de bénévoles issus du monde entier, qui collectent pour l'OREP toute information capable d'aider à localiser les cobayes de Gentech. C'est données, recoupées grâce à un puissant algorithme Prédictif, permettent à l'organisation de localiser, puis d'établir le contact avec un Psionique à la fin de l'année 1171.
Deux scientifiques de l'OREP organisent dans le plus grand secret une rencontre avec le fugitif, qui se terre dans le grand nord Egidéen. Mais, alors qu'ils sont sur le point d'établir le contact, deux individus augmentés et surarmés surgissent et abattent le Psionique, avant d'incinérer son corps.
Ce jour là, le monde entier découvre l'existence des Traqueurs.
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Aujourd'hui, l'OREP compte environ 1500 membres actifs à travers le monde, dont près de la moitié en Egide. La plupart sont des scientifiques en activité qui travaillent pour l'organisation sur leur temps libre. Du point de vue du financement, l'organisation reçoit chaque année de nombreuses donations de particuliers et d'organisations philanthropiques, qui lui permettent de maintenir deux installations physiques, l'une à Tyrse - qui fait office de siège - et une antenne à Ségul, dans l'Empire Keshite. On y trouve le personnel permanent chargé de collecter les données remontées par les milliers de bénévoles, sur la base desquelles la Prédictive tentent de déterminer la position des derniers fugitifs. Pour le moment sans réel succès.
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Pourtant, malgré son allure philanthropique, l'OREP n'est pas exemptes de soupçons. Car depuis sa création, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur ses sources exactes de financement. Et certaines, particulièrement opaques, pourraient motiver des objectifs bien moins altruistes que ceux affichés par l'organisation...
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