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Le Projet

Cytogen

 

En 1173, Cytogen est la Corporation leader du secteur des biotechnologies, très loin devant ses concurrents. Ses scientifiques, parmi les meilleurs du monde, sont par exemple capables d'altérer en profondeur le patrimoine génétique d'un organisme pour augmenter ses aptitudes physiques, allonger son espérance de vie ou modifier son apparence – voir dans certains cas, le cloner.


Cytogen a d'ailleurs établi à Ségul, la capitale Keshite, un parc d'attractions hébergeant plusieurs milliers d'animaux génétiquement modifiés, offrant à ses visiteurs le spectacle d'espèces toutes plus originales et fascinantes les unes que les autres, évoluant librement au cœur d'un écosystème artificiel.


Mais cette impressionnante maîtrise technologique n'est que la partie émergée d'un terrifiant iceberg.


Car CytoGen est désormais en mesure de - littéralement - créer un organisme de novo.


Certes, le processus pour y parvenir est infiniment long et complexe à mettre en œuvre - et c’est un euphémisme, car pas moins de dix ans d’efforts acharnés ont été nécessaires pour parvenir à la naissance du premier organisme artificiel vivant et reproductible - mais cette technologie est désormais une réalité.


Une réalité que Cytogen entoure pourtant du secret le plus absolu.


Mais dans quel but ?

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​Ingénierie génétique

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Au fil des millénaires, les processus d'évolution et de sélection naturelle ont favorisé l'apparition d'organismes cellulaires supérieurs - parmi lesquels figure l'homme - dotés d'une duplication de leur génome. Et, entre autres avantages sélectifs, cette redondance génétique confère à ces organismes une protection déterminante vis-à-vis des mutations les plus dommageables.


Pourtant, de tels organismes restent encore sujets à de nombreuses mutations spontanées ou induites, dont les conséquences sont dramatiques lorsque la redondance des gènes ne suffit plus à protéger l’intégrité génétique. C'est pour cette raison que, sporadiquement, des individus naissent parfois avec des malformations congénitales, ou que d'autres développent au cours de leur vie des maladies dégénératives ou des cancers. Plus grave, certaines conditions extrêmes - comme une exposition à des rayonnements radioactifs - entrainent une explosion de la fréquence des anomalies génétiques, rapidement responsables d’un délabrement tissulaire fatal à l'organisme.


Or, depuis plus de 10 ans maintenant, Cytogen consacre une partie importante de ses ressources à la recherche sur les mécanismes de résistance aux mutations génétiques. Ces travaux ont progressivement conduit ses chercheurs à créer des organismes artificiels dotés, entre autres, d'une hyper-redondance génétique et des mécanismes de réparation de l’ADN, qui leur confèrent une résistance à des fréquences de mutations démesurées.


Et l'enjeu pour Cytogen s'étend bien au-delà du traitement des maladies génétiques.


Car la Corporation ambitionne tout simplement de repeupler l’Athale avec une faune et une flore adaptées aux conditions de vie du continent irradié.

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Avant-poste

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Au lendemain de la Guerre Totale, le conseil de direction de Cytogen assiste impuissant aux Purges, puis à l'enclavement des réfugiés en Egide. La Corporation, devenue l’un des derniers bastions d'une civilisation sur le déclin, décide alors de prendre en main le destin des Athaléens, et, en 1159, son comité de direction vote à l'unanimité le financement d'un ambitieux projet de recolonisation de l’Athale.

Sa mise en œuvre ne débute réellement que cinq ans plus tard, en 1164. Profitant de l'Unification Fédérée, Cytogen relocalise secrètement plusieurs infrastructures de recherche dans les îles du nord de la Fédération, dont la proximité géographique avec l’Athale est critique clef pour le futur repeuplement du continent Athaléen.


Depuis cette date, la plupart des activités du projet de recolonisation sont menées dans des complexes de recherche souterrains installés en Fédération. Et au cœur de ces laboratoires ultrasecrets, des équipes de chercheurs, aussi brillants que dévoués, travaillent jour et nuit à l'élaboration de nouvelles espèces capables de repeupler l'Athale.

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Le projet de recolonisation

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C'est en 1170 que les chercheurs de Cytogen conçoivent le premier organisme synthétique tétraploïde (c'est à dire doté d'un quadruplement de son matériel génétique) capable de survivre à des fréquences de mutation équivalentes à celles provoquées par les retombées radioactives de la bombe.


Les chercheurs de la Corporation ont depuis développé plusieurs vecteurs viraux dits d'évolution forcée (VEF), qui, une fois introduits dans un organisme, provoquent l'hyper-redondance de son génome. Cette technologie est désormais suffisamment mature pour modifier la plupart des espèces naturelles d’Aurilla afin de les adapter aux rigoureuses conditions de vie de l'Athale. L’objectif à moyen terme est de créer ainsi un véritable écosystème capable de coloniser le continent ravagé, et, à plus long terme, d'y réintroduire l'homme.


Et les essais humains du VEF ont déjà commencé.


Plusieurs volontaires, tous de loyaux employés de Cytogen, ont déjà subi l'évolution forcée de leur génome. Plusieurs d'entre eux sont rapidement décédés, victimes d'instabilité génétique, mais ceux qui ont survécu se sont révélés extrêmement résistants aux effets des radiations.


Et depuis le début de l'année 1173, Cytogen déploie régulièrement des agents génétiquement modifiés pour explorer les restes ravagés du continent Athaléen


Ce qu'ils en ramènent ?


Toute une technologie perdue, des données techniques et scientifiques que la plupart des autres puissances croient disparues, et que la Corporation exploite pour maintenir sa position de leader du secteur des biotechnologies.


Désormais, Cytogen est la seule puissance capable d’envoyer des unités biologiques autonomes explorer le continent Athaléen.


Peut-être même jusqu’au Point Zéro.

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Recolonisation

 

Cytogen est particulièrement engagée dans la préservation du patrimoine culturel Athaléen – du moins ce qu’il en reste. La Corporation finance par exemple de nombreuses bourses d'études, actions de mécénat ou campagnes de vaccination dans les Enclaves, où elle jouit d'une importante popularité.


Mais cette apparente philanthropie cache une facette beaucoup plus sombre.


Car le projet de recolonisation de Cytogen nécessite l’évolution forcée du génome de l'ensemble des résidents des Enclaves. Or, la transition génétique massive et irréversible d’une population aussi vaste n’ira pas sans un taux élevé d'instabilité génétique, aux conséquences le plus souvent fatales. Des sacrifices inévitables, mais difficilement acceptables par les survivants de l’Annihilation, même avec la perspective de recoloniser leur continent d'origine.


Alors, face au risque de rejet du projet, la direction de Cytogen a pris la difficile décision d'organiser la transition génétique des Athaléens à leur insu. 


Aujourd’hui, les usines de la Corporation tournent à plein régime pour produire les millions de doses de vecteurs d'évolution forcée destinés à la transition génétique des Athaléens


Et ces doses seront injectées à la population des Enclaves sous couvert d'une campagne de vaccination, qui, si Cytogen maintient son calendrier, devrait intervenir à l'été 1174.

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