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Singularité

Les Origines

 

En 1127, Nils Gaüs et Jonas Kurben, deux jeunes surdoués Athaléens, déposent divers brevets relatifs à la production et la manipulation de champs électromagnétiques nanoscopiques. L’année suivante, les deux associés fondent G&K Industries, une entreprise destinée à l’exploitation commerciale de leurs licences. Les contrats se multiplient rapidement, et l’afflux de capitaux permet à l’entreprise d’atteindre en 1140 la dimension d’une petite Corporation.


En 1141, la jeune multinationale est sollicitée par plusieurs centres de recherches académiques et privés pour développer des superaccélérateurs à particules. Fort d’un partenariat avec le gouvernement Athaléen, G&K initie en 1142 la construction d’un prototype révolutionnaire de Cyclotron à proximité de Dyken, la capitale Athaléenne. L’installation, titanesque à tous points de vue, prend la forme d’un accélérateur circulaire de 55 kilomètres de diamètre, nécessitant pas moins que l’énergie de deux centrales nucléaires pour fonctionner à plein régime.

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L’incident

 

En 1148, quelques semaines seulement après son inauguration, le Cyclotron de G&K est victime d'un dysfonctionnement majeur qui l’immobilise durant plusieurs jours. Sa réparation nécessite le remplacement de plusieurs électro-aimants défaillants, suivi d’un réétalonnage complet du circuit d’accélération. Et c’est au cours d’une banale épreuve de calibration que les scientifiques de G&K sont confrontés à un événement qui reste, à ce jour, inexpliqué.


Le 28 Septembre 1148, le personnel du Cyclotron accélère un faisceau d’électrons à une vitesse proche de la lumière avant de projeter les particules contre une matrice de détection. Une opération qui ne nécessite habituellement que quelques dizaines de secondes.


Pourtant, ce jour-là, les particules percutent le détecteur avec sept minutes de retard.

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La Théorie dimensionnelle

 

L'observation, impossible à reproduire malgré d'innombrables tentatives, reste inexplicable par le modèle physique standard. En réalité, les données expérimentales recueillies lors de l'étalonnage ne font sens qu'à la lumière de théories mathématiques marginales, qui suggèrent que, durant sept minutes, les particules élémentaires ont tout simplement voyagé dans une dimension parallèle.


Une hypothèse en apparence insensée, que Gaüs et Kurben décident pourtant d'explorer. Mais pour ouvrir une brèche dimensionnelle, les deux associés ont théoriquement besoin d’une installation capable de condenser des particules élémentaires de matière à une densité encore jamais atteinte. 


Alors, en 1149, profitant de travaux d'agrandissement du Cyclotron, le deux hommes mettent secrètement en chantier la construction d’un imposant réacteur couplé à une chambre de confinement électromagnétique, quelques dizaines de mètres seulement sous l’accélérateur.
 

Le réacteur

 

Gaüs décède en 1150, et sous l’impulsion de Kurben, désormais seul maître à bord, la multinationale diversifie ses activités dans des secteurs comme la sécurité, l'automobile, l'aéronautique et l’aérospatiale. Une partie importante des bénéfices engrangés finance la construction du réacteur secret, qui entre en opération en 1151.


Moins de deux ans plus tard, les particules élémentaires retenues dans le champ de confinement du réacteur atteignent une densité proche de celle d’un trou noir. Et les chercheurs de G&K observent déjà les effets prévus par le modèle physique standard : fluctuations de la gravité et du temps, effet de lentille gravitationnelle, sphère de photons...


Mais ce qui intéresse Kurben, maintenu en vie par les miracles de la biotechnologie, c'est la singularité censée se nicher au cœur de la création, et qui, selon la théorie dimensionnelle, ouvrirait la porte à une autre dimension.


Il ne connaitra pourtant jamais la réponse : Kurben décède en 1154, sans avoir pu vérifier la théorie dimensionnelle. 


Le comité de direction qui lui succède considère le réacteur comme un gouffre financier, et décide de maintenir son fonctionnement sur des crédits limités.
 

La Guerre Totale

 

En 1155, la Guerre Totale éclate et les infrastructures Athaléennes de G&K sont réquisitionnées pour servir l'effort de guerre. Le Directoire découvre alors l'existence du réacteur secret, dont il décide d’intensifier l'activité dans l’espoir d’y trouver des applications militaires.


Mais en 1158, alors que le conflit bat son plein et que l'Empire Keshite est sur le point de succomber à la machine de guerre Athaléenne, un accident inexplicable se produit : malgré la redondance des systèmes de sécurité, le réacteur cesse de fonctionner. Privé de sa chambre de confinement, le trou noir artificiel, d’une densité inouïe, est instantanément libéré.


Et dans un éclair silencieux, une explosion de particules élémentaires dévaste le continent, annihilant la civilisation Athaléenne.

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Aujourd'hui

 

A la fin de la guerre, G&K industries se restructure tant bien que mal à partir de ses filiales Egidéennes et Keshites. Un nouveau comité de direction en prend la tête, dans l’ignorance totale des travaux menés sur le réacteur.


Aujourd'hui, G&K est une Corporation respectée, que personne n'imagine être responsable de la plus grande catastrophe de l’histoire contemporaine.


Quant aux recherches de Gaüs et Kurben, des données accréditant la théorie dimensionnelle sont peut-être encore enfouies dans le les décombres du réacteur.


Au Point Zéro.

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